Chavez : le président des missions sociales

Agé de 58 ans , Hugo Chavez est au pouvoir au Venezuela depuis 1998, élu en 2000, il subit un coup d'Etat en 2002 qui l'éloignera du pouvoir durant 48h. Réélu en 2006, il se présente à l'élection présidentielle pour obtenir un troisième mandat de 6 ans. 
Au pouvoir depuis, 13 ans , le charismatique président a connu, l'année qui vient de s'écouler des problèmes de santé graves, un cancer qui l'a empêché de participer à la vie politique dans la première moitié de l'année de 2012. 
Depuis le 1er juillet date du début de la campagne électorale, il est présent dans les médias nationaux, locaux, parcourant les différents états du pays pour mobiliser un électorat populaire qui fait à fait sa force.

Le bilan des 13 années au pouvoir est difficile à réaliser d'une part car il est très contrasté selon le domaine auquel on se réfère et d'autre part  les données statistiques sont assez peu accessibles. 

Incontestablement, Hugo Chavez est arrivé au pouvoir avec le soutien de la population la plus démunie, celle des barrios.

Les missions sociales mises en place grâce à la manne pétrolière ont permis de faire reculer la grande pauvreté et les inégalités sociales extrêmement fortes dans ce pays avant son arrivée.

Dans les rues de Caracas, contrairement à la plupart des villes du monde entier, peu ou pas de mendiants. Aucun enfant dans la rue, tous vont à l'école, aucune prostitution ouverte, aucun racolage. C'est un acquis important, le respect des enfants, des personnes âgées que beaucoup de pays auraient à lui envier.

L'aide des cubains dans les barrios pour assurer un système de santé "mission barrio adentro" gratuit à tous est un succès. 

Le plan de reconstruction de logement "mission vivienda" est visible.

Le pilier aujourd'hui de la popularité de Chavez ce sont ces missions sociales et elles ne sont pas remises en cause par le candidat d'opposition tant elles font désormais partie du modèle de développement que le président a mis en place.

Ces missions nombreuses sont directement décidées par le président et financées par le pétrole exploité par l'entreprise nationalisée PVDSA. 

Si elles sont utiles pour résorber la grande pauvreté, elles atteignent rapidement des limites car elles ne peuvent constituer un modèle de développement pérenne et soutenable.

Ce devrait être là, l'enjeu de ces élections comment construire un modèle de développement qui ne s'appuie pas uniquement sur la rente pétrolière dont le prix fluctue. Les tentatives pour développer une industrie pétrochimique à l'image de ce qu'avait tenté l'Algérie se heurte à des débouchés insuffisants. 

Paradoxe du pays, il a comme principal partenaire économique les Etats unis tant pour les importations que pour les exportations. Ce qui traduit d'une part que malgré le discours anti américain, le pays ne peut se passer aujourd'hui de l'oncle sam et que d'autre part le mode de consommation désiré par la population est celui de l'american way of life. 

Le nombre de blackberry par habitant est le plus élevé de l'Amérique latine et dépasse de loin celui de la France.

Le nombre de grands centres commerciaux à Caracas, ultra modernes est extrêmement importants.

La voiture et notamment à forte consommation rendent la ville impraticable, polluée, bruyante.

Il faut dire que le prix de l'essence est de moins d'un centime d'euros. Avec deux bolos Soit 2 centimes on fait le plein.

le long des plages magnifiques, les plus riches exposent leurs richesses dans des yacht qui mouillent à quelques mètres des pauvres qui vendent de la nourriture.

Cette richesse ou plutôt l'exposition de cette richesse côtoie les barrios pauvres. 

La grande richesse n'a pas disparu, même si de nombreuses familles fortunées ont émigré. 

Ce sont les classes moyennes qui ne semblent pas les plus favorisées par le régime. Artisan, commerçant, travailleurs salariés qui paient l'école privée de leurs enfants, leur santé souvent dans des cliniques, leur appartement. Etant ni pauvres pour bénéficier des missions, ni riches, souvent chavistes ou ex chavistes, ils sont très sensibles à la question de l'insécurité. Cette question est omniprésente dans toutes les conversations, les échanges, le quotidien. impossible de l'écarter. Et même si le gouvernement à lacer une grande campagne récemment pour récupérer les armes en circulation, très nombreuses, le nombre de décès par arme semble demeurer un des plus importants du monde.

Le sentiment d'insécurité est élevé et le rapt une économie parallèle.

C'est dans ce contexte national que Chavez propose d'approfondir la révolution bolivarienne.