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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 15:50

Chronique de Caracas :

Venezuela, le pays à 50/50

 

 

 

Après l’élection de dimanche, Caracas a tourné au ralenti hier matin et s’est brusquement arrêté l’après midi dans le centre, tant les tensions étaient vives.

 

Des résultats très serrés

Dimanche Nicolas Maduro Moros a été élu avec 50,75 des votes soit 7.563.747 face à l’opposant Henrique Capriles Radonski qui a obtenu 48,97% des voix soit 7.298.491 voix. L’écart de voix est faible : 265.256. Pour Maduro « Nous avons obtenu un triomphe juste, constitutionnel, légal et populaire ». Henrique Capriles n’a pas reconnu l’élection et demande un nouveau comptage des voix.

 

Le nouveau président commence son mandat dans le bruit des casseroles

A 16 h se déroule la proclamation officielle des résultats par le Conseil National Electoral (CNE) les partisans de Maduro  sont venus le soutenir par dizaines de milliers à Capitolio, centre historique et politique. A l’autre bout de la ville, dès 14 h se sont rassemblés les partisans de Capriles à Altamira Plaza Francia : une centaine au début, renforcés par des motocyclistes et des voitures klaxonnant puis par une casserolade impressionnante qui a couvert une grande partie de la ville et duré jusque vers 22h.

 

La casserolade : l’expression d’une grande déception et de rancœurs accumulées

En décembre 2011, lors de l’accueil des dirigeants du CELAC , certains quartiers acquis à l’opposition s’étaient emplis du bruit des louches ou cueillères frappant sur une casserole . Hier, c’était plus impressionnant : peu de chants, de cris, mais beaucoup de bruit, une casserolade  installée dans la durée. Les ménagères peuvent de chez elles protester sans avoir ni banderole, ni mot d’ordre, mais elles n’étaient pas les seules ! Descendus dans les rues de Chacao et Altamira les habitants ont casserolé de concert.

De plus, sur l’avenue Miranda, dès 18h certains ont mis le feu à des poubelles, des pneus bloquant l’avenue sur laquelle les contestataires avaient défilé souvent sans banderoles.

Peu de violences verbales et pas de violences physiques mais toute l’après midi et une partie de la nuit cette partie de Caracas s’est trouvée  sous tension, les rumeurs annonçaient que le défilé souhaitait atteindre Capitolio et les partisans de Maduro.

 

Capriles perd les élections mais renforce sa crédibilité

 Certes Capriles n’a pas gagné les élections mais il a appelé à la poursuite de la protestation sans violence, vers 19h et  a  calmé le jeu. Permettant à la fois à son électorat de s’exprimer mais apparaissant comme un modéré ferme, répondant ainsi à ce qu’attend sa majorité. A ce rassemblement, jeunes des beaux quartiers, femmes de couches moyennes et supérieures peu habituées à manifester se croisent avec quelques hommes prêts à en découdre. La part des motos est rapidement devenue importante. S’il est facile de prévoir le déplacement d’une foule c’est plus difficile pour les motards rapides et anonymes, ce qui crée une inquiétude. Les forces de police, l’armée étaient invisibles.

Plusieurs rassemblements se sont ainsi déroulés dans le pays plutôt dans le calme.

Aujourd’hui Capriles appelle à protester devant les bureaux régionaux du CNE.

 

 

C’est donc un pays divisé mais pas ingouvernable (la majorité des régions et l’assemblée nationale lui sont acquises) que devra diriger le président Maduro qui affirme que sa priorité c’est l’insécurité et l’efficacité et en troisième l’économie (voir ma chronique du 11 avril).

La transition s’effectue mais dans un climat très tendu.

 

 

Altamira Plaza Francia

Le 16 avril 2013

Gisèle Jean

 PS . mes videos dectte manifestation ne sont pas disponibles pourle moment 

 

Les 5 autres candidats plutôt d’opposition se partageant moins de 1% des voix

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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 17:24

 

 Elections présidentielles :Maduro gagne dans un mouchoir , Capriles demande de recompter les votes

 Avila CarcasVENEZUELA 2011 124

 

Malgré les instituts de sondage  annonçant 10 points d’écart, les résultats ont été très serrés toute la soirée  se terminant par 1.5 point d’écart entre les deux candidats au profit de Nicolas Maduro qui sera investi aujourd’hui même.

 

Une annonce tardive par  le Conseil National Electoral (CNE)

Tard dans la soirée, la Rectora Lucena a proclamé les résultats officiels après le dépouillement de 99,12 % des bulletins, il restait les votes à l’étranger. La participation de 78,71% reste forte même si elle est légèrement inférieure à celle de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier.

La surprise est le très faible écart en voix (300 000) et en pourcentage (1,5)  entre les deux candidats. Maduro avec 50, 66 % des suffrages passe la barre des 50 % mais avec 7.500 000 voix perdant 600 000 voix de Chavez. En revanche son opposant Capriles gagne 5 points  et atteint 7.200 000 voix.

L’annonce tardive s’est faite dans un climat de tension tant les enjeux étaient forts. Mais malgré quelques incidents hier soir à Chacao, aucun mouvement notable n’était à enregistrer.

Chacun s’est exprimé bruyamment : feu d’artifices, pétards, musique toute la nuit  (pour les partisans de Maduro) et de l’autre concerte de casseroles (pour approuver le discours de Capriles).

 

Capriles : une opposition en net progrès

Au soir du 7 octobre face à Chavez, Capriles enregistrait un déficit de 10 points, là de 1,5. S’il a refusé d’enregistrer ces résultats et a demandé un nouveau comptage, pour autant hier soir il ne faisait pas de doute que Maduro avait gagné les élections. Les partisans de Capriles déçus allaient attaquer le vote, mais en vain une fois les résultats proclamés et approuvés y compris par les membres de l’opposition siégeant à la commission nationale du dépouillement.

Le discours de Capriles se voulait très déterminé pour son électorat. Il a rappelé qu’il n’était pas possible d’écarter la moitié de la société vénézuélienne.

 

La victoire de Maduro : réelle mais difficile

Maudro s’est exprimé de Miraflores, lieu du pouvoir exécutif, devant une foule venue acclamer les résultats.  Mais ce n’était guère un climat de liesse, tant la surprise était grande, y compris pour le nouveau président qui s’est contenté d’affirmer qu’il était légitime, la constitution dans la main, reprenant les thèmes développés par Chavez lors de sa campagne, et passant beaucoup de temps à critiquer son opposant.

Certes Maduro n’est pas Chavez, mais son discours était peu tourné sur les solutions réelles qu’attendent les Vénézuéliens !

 

L’écart si faible sonne peut être  le glas de la victoire fondée sur  le charisme du leader et impose un rapport à la politique différent. C’est peut être une chance pour construire quelque chose de nouveau, plus proche de la réalité du pays aujourd’hui et revenir sur le processus de démocratie participative sans laisser de côté l’économie.

 

 

Gisèle Jean

Chacao le 15 avril 2013

 

 

 

 

Le vote des étrangers (environ 100 000 personnes) ne pouvait plus modifier les résultats finaux.

Ce sera le thème de notre chronique de mercredi 17 avril

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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 17:15

Chroniques de Caracas : jour J pour les présidentielles

Derrière  une démocratie formelle,  une démocratie réelle ?

 

 

 Université de Caracas VENEZUELA 2011 171

 

Dès 5 h30 au lever du jour, l’agitation est sensible dans la cour du colegio Cristo Rey de Altamira     car le bureau de vote ouvre à 6 h. Après une nuit agitée et bruyante dans Caracas : un feu d’artifice à 4h du matin, des klaxons toute la nuit, des chants patriotiques qui montent des quartiers avoisinant, voici l’ouverture des bureaux de vote.

 

En amont du jour J depuis mercredi,   toutes les écoles publiques ou privées sont fermées et souvent transformées en bureaux de vote. Hier, le journal Ultimas Noticias (www.ultimasnoticias.com.ve) annonçait que 100 % des bureaux de vote étaient prêts soit 39 000  incluant des assesseurs représentant les candidats et 170 observateurs étrangers dans tout le pays.

 

 

Ni armes, ni vente d’alcool, fermeture des frontières.

Pour compléter l’organisation et s’assurer du bon déroulement des élections a été appliquée la ley seca, interdisant la vente d’alcool durant 48h, de18h hier samedi jusqu’à 18h lundi, obligeant les vénézuéliens à acheter leurs bière et leur rhum en avance et non pas à être sobres ! Durant la même période le port d’armes à feu ou d’armes blanches est interdit ainsi que les réunions publiques. Le frontières, notamment celle avec la Colombie, sont fermées depuis mardi 9, 6 h jusqu’à lundi 15 à la même heure.

 

El buen voto

Ce matin, la rue  du bureau de vote a été nettoyée et fermée à la circulation, des vendeurs de cafés, de cachapas se sont installés. Les premiers votants sont des hommes âgés, plus tard viendront les femmes et les couples, enfin les jeunes.

Ceux qui travaillent iront voter plus tard, mais si l’abstention est à l’image des discussions elle devrait être peu nombreuse. Chacun se souhaitant de faire de bien voter !

Hier soir, nous avons assisté à une discussion enflammée sur le trottoir à Dos caminos.  Echangeant sur les élections, gestes à l’appui, quelques vieux italiens émigrés des années 60-70 ont fini leur conversation en italien.

 

La sociologie du quartier est double d’une part viennent voter les habitants des très beaux immeubles proches de Plaza Francia, qui souvent ont fait campagne pour Capriles et d’autre part un électorat  très populaire à l’image du quartier entre l’avenue Francisco Miranda et l’autoroute et du barrio dont certains habitants ont affiché le portrait de Chavez.

.

 

Un processus de vote complexe qui doit garantir la confidentialité du vote

La façon de voter a été diffusée par tract via le Conseil National Electoral (CNE) : l’électeur se fait identifier par sa carte d’identité et ses empreintes, une fois cette double vérification opérée, il  se dirige vers la table sur laquelle est posée la machine pour voter et identifie un candidat parmi les 7. Il  appuie sur la carte représentant le candidat choisi.  La machine émet alors un bulletin de vote  qu’il vérifie avant de le déposer dans l’urne. Puis la personne signe et trempe son auriculaire dans une encre indélébile.  Ainsi la même personne en peut voter une seconde fois et hier près de 18 millions de personnes avaient l’auriculaire bleu. C’est terminé !

 

Une polarisation sur deux candidats, les 5 autres sont des fantômes

Entre Maduro (PSUV et le Polo Patricotico) et Capriles ( MUD Mesa de la Unidad Democratica)le vote est simple, la campagne a tourné autour de ces deux candidats, les autres plutôt proches de l’opposition n’apparaissent que sur quelques rares affiches disséminées le long des grandes avenues. Ce sont Freddy Tabarquino (JOVEN), JulioMora (Unidad Democratica), Maria Bolivar ( PDUPL) , Reina Bequera (Poder Laboral)et Eduardo Mendez (Nuvipa).

 

D’un point de vue formel, les conditions d’un vote démocratique existent : des candidats divers, une organisation du vote limitant les difficultés et garantissant la confidentialité du vote. Cependant la polarisation  par les médias,  chaînes publiques sur Maduro, chaînes privées sur Capriles interroge sur la place et le rôle des autres candidats qui  n’accèdent à rien et n’obtiendront qu’un score mineur.

La constitution ne prévoit qu’un seul tour, ceci impose de passer des alliances, renforce le bipartisme et élimine toute idée très différente.

Mais la liberté d’opinion, c’est également l’existence d’associations qui portent des projets comme sur l’avortement, la possibilité de manifester librement, la place et le rôle des syndicats dans la construction d’une société plus juste.

 

Après 14 ans de pouvoir  de Chavez et 15 élections  le peuple Vénézuélien a  toujours la possibilité de pouvoir choisir un candidat et une politique réellement différente pour les 6 ans à venir dans le cadre d’élections libres.

Même si tout processus peut  et doit être amélioré, n’est ce pas ce que nous appelons en France des élections démocratiques ?

 

Altamira, Caracas  14 A

 Gisèle Jean

 

 

 

PS : Un grand merci aux spécialistes locaux qui ont corrigé et amélioré cet article le soir du 14 en attendant les résultats.

 

 

 

 

 

 

 

Littéralement la loi séche

c’est sur sorte de grosse crêpes à la farine de maïs qui se mange chaude avec du fromage par exemple.

le barrio au Venezuela signifie bidonville ou quartier très pauvre, même si par ailleurs il peut être très organisé.

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 19:20

La cola,conséquence d’un mode d’organisation économique et sociale, elle  imprime un rythme et une manière de vivre aux habitants de Caracas.

Vue de CaracasVENEZUELA 2011 133 

Revenant après quelques mois d’absence j’avais presque oublié comme il est difficile pour un français de faire ainsi la queue (la cola) toute la journée.

 

Faire ses courses

 Hier j’ai fait la queue le matin au centro mercado, pour la caisse environ trois quart d’heure, échangeant sur les difficultés à trouver tel ou tel produit, écoutant la mamie derrière moi téléphoner à sa famille pour savoir s’ils souhaitaient de la viande , informant avec son portable sur le fait essentiel que le papier toilette était disponible à côté de l’huile à l’entrée. Papier toilette, huile, farine de maïs, sucre lait en poudre (ici on consomme surtout du lait en poudre) tout était disponible, mais le nombre de ces produits  est limité  par personne et comme hier, les rayons étaient remplis sans cesse dans ce petit centre commercial d’Altamira, la queue s’est formée. Les queues sont longues et peuvent s’étendre dans tout le magasin, car il y a peu de débit en caisse et beaucoup de personnes paient avec des tickets. L’autre façon de faire ses courses pour les légumes est d’attendre les marchés comme plaza Indios ou tout est vendu au poids à un prix unique  ou sur le petit marché de fruits et légumes, de fromage et de viande le samedi matin avenida José Felix Sosa, bloquant la rue dès 6 h30 les producteurs étalent leur marchandise.

 

Se déplacer dans la ville

La queue également pour le métro entre 17h et 19h, assez ordinaire à cette heure là mais car un incident à Chacao  a bloqué toute la circulation. Foule compacte dans la rame de métro qui n’avance guère : une seule solution prendre son mal en patience, le bras étiré pour saisir une barre et se maintenir coûte que coûte accrochée. Cependant pas de bousculades, pas de cris, le respect des autres, on laisse toujours la place dans le métro ou le bus aux personnes âgées, femmes et jeunes enfants.

Je n’ai pas fait la queue à la banque car les cartes bancaires internationales ne sont pas admises et il faut amener des devises étrangères et les convertir en bolos mais pas dans une banque mais avec un changeur connu si possible  ( à un euro contre 28 bolos) ce qui évite de faire dépouiller ensuite aussi vite, mais n’est pas légal car il y a un contrôle des changes avec un taux officiel de change que personne ne respecte et qui favorise le marché noir de devises.

Il est difficile d’éviter la queue si vous vivez à Caracas : banque, paiement des factures se s’effectuent encore beaucoup en caisse (même si cela régresse) et hommes comme femmes font la queue.

Le matin à Altamira une longue file attend le bus vert (public et  très bon marché) pour El Hatillo, une très longue file qui disparaitra au fil de la journée et réapparait dans l’autre sens le soir, idem pour tous les bus.

La ville est engorgée dès 7h et jusque vers 19h il est difficile de circuler en voiture. Trop de voitures et pas assez de voies rapides. Les transports en commun ne suffisent pas et le choix de laisser l‘essence à un prix ridiculement bas favorise les déplacements en voiture (à condition d’en avoir une). Le mode de vie très américain qui s’est développé dans les années 70 fondé au moment de l’essor du Venezuela n’a pas été modifié  avec la croissance de la population et des infrastructures  qui  restent très insuffisantes, le résultat est cette pollution et ce bruit continu.

 

La queue comme conséquence de politiques publiques défaillantes, oui mais lesquelles ?

 Une part non négligeable de la vie est occupée pour les couches pauvres ou moyennes inférieures à faire la queue. C’est parfois un moment d’échanges  sur le quotidien mais pas toujours chacun attend patiemment dans une file à la banque et rares sont ceux qui comme moi s’exaspèrent. Le seul point de comparaison que j’ai c’est la Pologne de la fin des années 80 et du début des années 90 que j’ai beaucoup fréquenté à cette période. A l’époque seuls les dignitaires du régime ne faisait pas la queue, ici seuls les  très riches ne font pas la queue, tous les autres à un moment où un autre se retrouvent dans un bouchon. Pour autant la queue n’est pas égalitaire ce sont plutôt les femmes au ravitaillement, les hommes dans les banques, mais quel que soit le mode de déplacement tout le monde y a droit !

 

Comme dans beaucoup de capitales d’Amérique du Sud la ville se développe chaque jour, la population est plus nombreuse, la capitale attire une population venue du reste du pays qui trouve un niveau de vie plus élevé, l’espoir d’accéder à un logement, à un travail. Les infrastructures de transport ne s’étant pas développées au même rythme, c’est l’asphyxie quasi permanente. Il me semble qu’une des raisons du problème est la fragmentation des responsabilités. Pays très décentralisé, la prise de décision n’incombe pas toujours au gouvernement, mais à la région ou à la municipalité. Or Caracas est sur plusieurs municipalités ce qui complique sans doute la coordination des politiques publiques et leur financement.

En ce qui concerne l’approvisionnement en denrées de première nécessité, Il est clair que les filières de production mais aussi de distribution doivent être rapidement améliorées, reconstruites

.

Le fait que de nombreux produits alimentaires sont importés (66 %) même si pour les biens de première nécessité les importations ont été réduites, explique en partie les ruptures de stock, mais pas ce n’est pas l’unique raison,ce sont des produits qui dégagent moins de bénéfices que les produits de luxe pour lesquels il n’y a ni pénurie, ni cola !

 

Gisèle Jean

Altamira Caracas

le 13 avril 2013

 

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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 17:13

ZYCandidats presidentielle 14 avril 2013 

La nuit du 11 avril du « cierre » (fermeture)  marque la fin d’une campagne électorale brève et intense. Ce matin il reste les traces du passage des militants des deux bords.

 

 

Une marée rouge pour Maduro à Caracas : de l’émotion…

 Pour Nicolas Maduro, désigné par Chavez,qui assume le pouvoir actuellement, une déferlante de rouge  s’est répandue sur la capitale. Plusieurs millions de personnes selon les organisateurs, sans doute venus de tout le pays  en bus, ont défilé sur 7 grandes avenues convergeant vers l’avenue Bolivar pour voir et entendre Nicolas Maduro. Dès midi, la population en rouge avait envahi la ville , tee shirt assurant à Chavez qu’ils voteront Maduro , chants et tambourins «  la lucha sigue », « Chavez vive ». Mêlant Chavez et Maduro, confirmant le soutien de la population chaviste à Maduro . Foule énorme, foule inventive, et chargée d’émotion, de beaucoup d’émotion.

Dès le métro de la musique, dans les rues, impossible de bouger tant la foule est compacte à Bellas Artes !

Tous les slogans étaient orientés vers Maduro via Chavez et non contre Capriles. En revanche circulaient des tracts contre l’extrême droite rappelant le coup d’état du 11 avril 2002 contre Chavez. Un coup d’Etat qui l’avait écarté, la rue lui avait permis de revenir au pouvoir.

 

….et beaucoup de politique

Un homme de 40 ans, au tee shirt et casquette rouge  me dit «  avant Chavez je n’avais rien, mais surtout je n’étais rien, aujourd’hui le pouvoir c’est nous » me prenant pour une américaine il ajoute avec gentillesse et poli comme le sont les caraquenos « nous n’avons pas besoin des américains, nous sommes indépendants », ceci sous l’approbation des personnes autour de nous.

Cette élection est hautement politique, ils le savent et ils le sentent bien. Malgré certaines affirmations : « la foule est immense parce que ceux qui travaillent pour le gouvernement n’ont pas le choix, ils étaient obligés de venir », la teneur des propos, la conviction forte au-delà des slogans que ce qui se joue une fois encore, c’est le pouvoir et l’affirmation que le pouvoir peut se prendre par les urnes et non par la force.

 

Une telle marée ne s’improvise pas, outre l’appareil d’Etat qui l’a permise il y a derrière une conviction de la population d’être ceux qui vont permettre que cela dure et peu importe que Maduro soit un orateur encore fragile qui lit son texte, peu importe que son éducation laisse parfois à désirer. Ce n’est pas seulement celui que Chavez a choisi, ni Cuba  comme certains l’affirment et dont il est proche, ou bien parce que physiquement et socialement il incarne le Venezuelano typique, non c’est bien un choix conscient que faisait hier la population dans cette grande communion chaviste, pas uniquement le renouvellement du serment « je te jure Cavez que je vais voter Maduro », un choix bien clair. Chacun sait que les problèmes économiques sont importants, ils les vivent, l’insécurité également ils sont au cœur du problème, mais ils perçoivent aussi que ce sera difficile pour Maduro de les résoudre, ils savent aussi que Capriles représente un chemin qu’ils ne veulent pas prendre.

Les partisans de Capriles qui croient toujours la victoire possible, eux ont tourné eux en soirée et une partie de la nuit, drapeaux aux fenêtres des voitures. Ici faire du bruit fait partie de la campagne, une façon de  marquer son territoire.

 

Maduro : s’assurer le vote ouvrier et des couches moyennes en reprenant le programme de Chavez du 7 octobre

Le « programme pour la patrie » annonce le second plan pour avancer dans la transition vers le socialisme bolivarien du XXIème siècle. l’indépendance nationale, construire  le socialisme bolivarien par  une alternative au capitalisme , conforter le zone d’échanges et politiques d’Amérique Latine et des Caraibes et la paix , préserver la vie sur la planète.

Les  dernières mesures annoncées par Maduro concernent les ouvriers : montée du salaire minimum  de 38 à 45 % progressivement et dépassant une inflation calculée à 20% , création d’un marché ouvrier sorte un Mercal directement dans les entreprises dans lequel les ouvriers trouveraient des biens à bas prix, une Gran Mission Vivienda (logement) spécialement pour les ouvriers, un plan spécial de santé « Barrio adentro «  pour les ouvriers et une stabilité du travail.

 

 

 Capriles : annonce de mesures populaires et  réorientation des accords économiques au nom de la souveraineté

Henrique Capriles a déjà vécu une première campagne électorale difficile contre Chavez,  sa personnalité en est sortie renforcée. Agressif désormais, plus sûr de lui, il affirme qu’il n’est plus le même que le 7 octobre, entendez qu’il n’acceptera pas n’importe quel résultat.   Il se moque  haut et fort de son adversaire qu’il essaie de discréditer et affirme qu’il n’est pas l’opposition mais la solution, se plaçant ainsi dans une autre perspective. Lors de la campagne il a usé des symboles chavistes, le rouge, les chemises de PDVA et a appelé son groupe de campagne Simon Bolivar.

Hier lors de la clôture de sa campagne très active, dans l’Etat de Lara devant une foule très nombreuse,  il a repris les mesures  qui peuvent apparaître comme purement chavistes : le salaire minimum  à 3000 bolivares (contre 2047environ aujourd’hui) dès le 15 avril et des tickets d’alimentation pour les retraités.

Comme son adversaire il affirme la souveraineté du Venezuela mais le sens  de souveraineté n’est pas entendu comme la lutte contre les capitaux étrangers, mais contre la main mise de Cuba sur la politique économique et contre les dons de pétrole aux pays amis. Il s’est permis de réclamer une dette de 13 millions de dollars à l’Argentine (Christina Kirchner était une amie de Chavez)  pour fourniture de pétrole. Dénonçant à la fois les accords passés avec de nombreux pays, mais également remettant en cause la structuration des échanges sud / sud mis en place par Chavez.

 

Si aujourd’hui Capriles a peu d’espoir de l’emporter, il a cependant marqué des points dans son camp et élargit sa base des couches favorisées vers les couches moyennes et une base populaire semble-t-il pour s’assurer d’être présent si Maduro avait des difficultés dans les  6 années à venir. Son slogan « Hay un camino », est devenu une réalité, il existe un chemin ouvert pour une opposition  crédible au Venezuela et les deux camps en sont parfaitement conscients.

 

Gisèle Jean

Altamira le 12 avril 2013

Dans mon article précédent j’avais estimé sur la base des 7,8% au premier trimestre et en prenant en compte les difficultés causées par la dévaluation que l’inflation ne pourrait pas rester au niveau actuel de 20% l’an mais va doubler .

Sur le 23 derniers mois ce sont 365 000 logements nouveaux construits.

Suite aux remarques faites par une personne très au fait des données, j’apporte ces précisions et je l’en remercie.

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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 16:39

 

 Aujourd’hui 11 avril, dernier jour de la campagne électorale, les deux principaux candidats parcourent encore le pays. Nicolas Maduro au Zulia ce matin, achèvera sa campagne accompagné par une manifestation sur les 7 avenues de Caracas dès 14h. Henrique Capriles sera dans l’Etat d’Apure, de Portuguesa et de Lara.

 

 

Caracas VENEZUELA 2011 159 

Fin de campagne très active, les militants de tous bords tentent de mobiliser la population.

 

A tous les coins de rue se dressent des tentes rouges qui diffusent musique et discours. En polo et casquette rouge se sont les partisans de Maduro.  Les affiches de Maduro côtoient celle de Chavez et jusque tard dans la nuit sont diffusés des discours de Chavez notamment son dernier le  8 décembre dernier. Les partisans de Chavez ont des difficultés à faire leur deuil, en même temps ils se mobilisent autour du candidat Maduro, par milliers comme à Miranda mardi soir.

Maduro est loin d’être aussi charismatique, et bon orateur que Chavez, lui dont c’est la première campagne présidentielle, la première fois qu’il est au centre d’un processus électoral.

Il multiplie les déplacements dans  tout le pays, alignant plusieurs meetings par jour, développant le programme électoral de Chavez d’octobre et des promesses électorales.

Aujourd’hui c’est la fin de campagne et l’important est pour les chavistes de mobiliser massivement dans les rues de Caracas.

Les partisans de Capriles sont moins nombreux et moins visibles, il est difficile de se procurer le programme de campagne et il faut se référer aux  discours quotidiens pour comprendre les évolutions programmatiques. Néanmoins ils tentent par tous les moyens de mobiliser un électorat. les partisans de Capriles sont persuadés de gagner dimanche.

 

La campagne, marquée de façon visible par l’émotion du décès de Chavez,  l’est également par la situation économique de crise économique.

 

 

Une situation économique très difficile au niveau macroéconomique

Dans les échanges, la population se plaint de la hausse des prix de l’alimentation, part la plus importante des dépenses des couches pauvres ou moyennes inférieures, souvent avant le logement.

L’inflation galopante plus de 40 % officiellement et une dévaluation importante sapent le pouvoir d’achat des ménages modestes et des couches moyennes inférieures.

Le pays se trouve dans une spirale infernale, en effet la dévaluation (conséquence de l’inflation) n’a guère suffit à relancer les exportations en revanche elle pénalise  un pays importateur  notamment de denrées alimentaires, de produits industriels. Le coût des denrées alimentaires a fortement augmenté et toute pénurie ou difficulté d’approvisionnement se traduit par un report sur d’autres consommations qui renchérissent les prix. Par exemple le poulet très consommé au Venezuela est importé en grande partie du Brésil, la production locale étant insuffisante, la difficulté d’approvisionnement a entrainé une demande de viande de bœuf elle-même importée, ce qui se tarduit par une nouvelle hausse des prix de la viande.  Certes une partie de la pénurie peut être organisée mais c’est à la faiblesse de la production locale et de la productivité dans le secteur agroalimentaire la source du problème.

 

Avec une population croissante et notamment urbaine, la demande s’accroît de façon forte sans que la production agricole n’ait été restructurée en conséquence. Et lorsque que les terres et exploitations sont devenues publiques, la productivité du secteur a chuté de manière importante. L’envoi d’experts dans les exploitations pour comprendre la source des problèmes actuels de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire sans prendre en compte toutes les données du problème : changement des modes de consommation, pays à faible tradition agricole, revenus faibles dans le secteur agricole, ne suffit pas.

La façon dont Chavez a résolu le problème de la nourriture pour les plus pauvres, par l’accès à un

marché à bas prix des produits de nécessité résout temporairement la faim, c’est beaucoup, mais cela ne constitue pas une solution à long terme.

 C’est sur les solutions structurelles que bute le régime en place.

 

 

La question du prix et de l’accès au  logement reste l’autre problème : le prix des loyers est élevé. L’accès au logement  reste très problématique, malgré la Gran mission vivienda qui a construit 315000 logements en 2011, et entre 2011 et 2013 365.400 (source organe supérieur de Vivienda). Les nouvelles constructions sont essentiellement et de plus en plus le fait du secteur public.

 La dévaluation a renchéri le prix des matériaux importés comme le ciment devenu difficile à trouver loin de la capitale. Le marché de la revente immobilière se porte bien mais reste insuffisant comme dans de nombreuses capitales.

 

Les recettes pétrolières insuffisantes malgré une hausse de 29 %

Les missions, cœur de la politique  sociale de Chavez ont été financées sur le pétrole or celui ci ne suffit pas à couvrir les dépenses : le prix du baril est instable (atour de 100 dollars le baril)

 et que la production a tendance à diminuer du fait de l’arrivée en fin de vie de certaines installations sans que de nouvelles aient permettre de développer la production.

 De plus, la production comme dans toute l’industrie a une faible productivité (nous reviendrons sur cette question). La hausse de la consommation intérieure a conduit à une baisse des exportations et donc des recettes potentielles au moment où le pays a besoin de rééquilibrer sa balance commerciale.

 

 Augmenter le salaire minimum

Face à l’inflation, et aux préoccupations de la masse de la population qui va voter les deux candidats proposent d’augmenter le salaire minimum (actuellement de 2047 bolivares).

Nicolas Maduro a annoncé mardi 9 avril une augmentation du salaire minimum en trois temps : la première de 20 pour le mois de mai, la seconde augmentation de 10 % en septembre et en novembre un ajustement entre 5 et 10  selon la façon dont les prix évoluent.

Henrique Capriles, a promis lui, une augmentation unique de 40 % dès le 15 avril s’il arrive au pouvoir.

 

Là, encore la solution de croissance des salaires devenue inévitable, va conduire à renchérir les prix, dans une spirale prix/salaires.

 

La vie quotidienne ne s’en trouvera améliorée que de façon temporaire et si les produits sont disponibles sur le marché.

 

Est-il possible de construire une politique viable et juste socialement sur le long terme ?

Que proposent les deux candidats?

 Nous reviendrons demain sur le bilan de la campagne électorale et les choix pour le Venezuela et les Venezueliens.

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8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 22:36

En direct de Caracas

 

Les élections présidentielles auront lieu dimanche prochain, 14 avril plus d’un mois après le décès du président Chavez le 5 mars. Notre propos ici n’est pas de dresser un bilan exhaustif de son travail,  mais par

un carnet de voyage quotidien dans les différents quartiers de Caracas, au travers des expériences ou difficiles entreprises dans certains barrios comme celui du 23 de Enero de montrer une facette de la réalité. Il ne s’agit ni de convaincre que le modèle bolivarien est la panacée pou construire un monde meilleur, ni de diaboliser le chavisme, juste de témoigner en m’appuyant sur le travail de travailleurs, citoyens, d’acteurs qui vivent et travaillent au quotidien à Caracas.

Cette rubrique  se veut quotidienne.

 

 

A Caracas VENEZUELA 2011 1

 

 Retour à Caracas : dimanche 7 avril 2013

 

L’avion se pose à l’aéroport Simon Bolivar à Maiquetia  sur le bord de la mer des Caraibes. Simon Bolivar, la côte des Caraïbes, le décor est planté.

On découvre  d’abord cette longue côte  lorsque l’avion vous amène avant la nuit c'est-à-dire avant 18h. En survolant la mer vous pouvez apercevoir de gros tankers chargés de pétrole, des bateaux de pêcheurs et une multitude de bateaux transportant des containers remplis de produits industriels, américains chinois qui envahissent le marché local. Aujourd’hui le Venezuela, est un pays importateur de produits industriels mais également de nourriture avec une population croissante et une agriculture très insuffisante (nous reviendrons sur cette question).

Je prends un taxi ( noir , sécurité oblige au prix inchangé depuis 8 mois malgré la forte dévaluation du bolivar et l’inflation annuelle de 46 %). Immédiatement le chauffeur met la clim et de la salsa à tue tête.

 

L’arrivée sur Caracas

Si vous arrivez le soir de nuit, les 40 kms sont parcourus rapidement. En revanche toute la journée, cette seule voie d’accès entre Caracas et le port et l’aéroport est engorgée.

La nuit se sont des petites lumières qui luisent toute le long de la route ou presque qui s’étend de Catia del Mar à Caracas, barrios des collines, nouvelle ville également pour permettre le logement de cette population toujours plus nombreuse qui se presse à Caracas.

Ville de migrations du reste du pays mais aussi ville de migrations des pays européens dans les années 70 d’ Italie, Espagne puis latinos, Colombiens, équatoriens, péruviens sont présents dans toute la ville, mais comme les Colombiens, ils ont des communautés fortes et des quartiers .

 

L’odeur et le bruit  de Caracas : à nul autre pareil

De jour, on voit les collines qui bordent la route de l’aéroport, on sent la montée sur Caracas ville d’altitude, où il fait toujours bon. L’entrée dans la ville se fait par  l’Ouest les barrios les plus anciens. Construits en briques, ils ont l’eau, l’électricité, des routes, des écoles, rien à voir avec des bidonvilles de cartons.

La ville s’étend d’Ouest en Est avec comme butoir la montagne parc national protégé d’Avila.

La plupart des grandes tours anciennes ou très modernes sont dans une cuvette.

La première impression outre le mélange barrios et immeubles modernes, neufs au même endroit étroitement imbriqués, c’est l’odeur. Celle de Caracas est unique, senteur de goudron chauffé mais aussi et surtout pollution atmosphérique due aux milliers de voitures, bus polluants qui circulent chaque journée ou tentent de circuler. La cola ( ici les bouchons) engorgent les voies principales presque toute la journée. C’est une  ville où la voiture individuelle est reine, même si les transports en communs existent mais comme  les routes ils sont en nombre  insuffisant pour la densité de population.

 

Caracas c’est un bruit, un mouvement continu qui ne s’arrête qu’entre minuit et 4 heures du matin, bruit des voitures, des alarmes, de la musique, de la télévision des voisins.

 

Bruit et odeur, chauffeur de taxi qui attend patiemment que l’hôtel ouvre sa porte avant de partir pour être certain que tout va bien  par politesse et peur de l’insécurité. Je suis à Caracas, il est 22 h ce dimanche 7 avril.

 

A suivre :

Vie quotidienne et niveau des prix à Caracas

 

 

 

 

 

Complément

Venir de France au Venezuela, comment ?

Venir de France à Caracas aujourd’hui en pleine période électorale est assez difficile, non pas qu’il n’y ait pas un vol directe Air France mais celui-ci est désormais à une prix inabordable, l’an passé il était possible d’avoir un vol pour 800 à 900 euros désormais les prix ont doublé, tant la demande est forte. Les avions sont remplis de passagers chinois qui s’installent en Amérique du Sud et notamment au Venezuela. Désormais  beaucoup de petites boutiques épiceries sont tenues par des chinois, ne parlant pas ou très peu l’espagnol  et ce, dans tout le pays.

 

C’est pourquoi si vous souhaitez un vol moins cher, il est possible soit de passer par flydiscount , ce sont des français qui se sont installés à Porlamar sur l’île Margarita et vous propose des vols à bas prix sur de bonnes compagnies comme Air Europa avec une escale à Madrid ou bien comme hier Air Canada à 440 euros (aller retour) avec une escale à Toronto et un excellent service.

 

Quel tourisme ?

 Des atouts non exploités 

 A l’inverse de  Cuba , le Venezuela n’est pas une destination touristique importante même si ses atouts sont nombreux : côte des Caraïbes, mer bleue et chaude toute l’année, pas d’ouragan, climat exceptionnel (il n’y a que deux saisons, une avec pluie et l’autre sans pluie avec une température chaude mais agréable ), une très grande diversité de paysages montagne  des Andes à Mérida, l’Orénoque et son milieu protégé, la forêt amazonienne et surtout el Salto del Angel , ses Tepuys magnifiques promontoires rocheux..

Il y a quelques années les grandes croisières mouillaient le long de la côté apportant devises et emplois . Depuis les ruptures avec les américains, ce tourisme a disparu et s’en est allé plus loin,

Les grands hôtels de chaîne ressemblent à des paquebots vides.

 

Des îlots de tourisme

 Ainsi d’autres côtes, les îles de Los Roques , petit paradis inaccessible à la population moyenne ou sur la isla Margarita où le tourisme de masse et de luxe a transformé cette île des Caraibes. Brésiliens fortunés, Cubains, Européens, Canadiens et quelques Américains  mais aussi couches moyennes favorisées ou très favorisées du pays se divertissent désormais sur cette île qui bénéficie à la fois d’installations touristiques importantes et d’un aéroport.

 

 

Un tourisme populaire : la mer des Caraïbes

 La côte la plus proche de Caracas est à une demie heure de bus , bus que vous prendre à Gato Negro , pour moins de 10 bolivars vous vous retrouverez sur la côte près du port. Les installations hôtelières ne sont pas les plus belles, ni la plage. Les caraquenos (habitants de Caracas) les plus pauvres s’y rendent le week end, et c’est un flot continu de jeunes mères avec leurs enfants, de familles entières qui ne peuvent accéder à l’automobile que déversent les bus tout le week end. Tous emportent la glacière pleine. la plupart restent sur la plage ou campent un peu plus loin à Los Cacaras qui était autrefois un centre  de vacances pour ouvriers aujourd’hui une population plus variée incluant  de jeunes surfers.

 

 

 

 

 

 

A Caracas VENEZUELA 2011 1

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 11:48

http://college.sciences-po.fr/sitepoitiers/ArtEtPolitique3avril

 

Un débat à suivre aujourd'hui à Poitiers dans le cadre d'art et Politique organisé par les étudiants de sciences po pPoitiers 

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 11:38

Le 14 avril  : Quels choix pour l’avenir du Vénézuela et du continent sud américain ?

 

 

Le décès du président Hugo Chavez, réélu le 7 octobre dernier, a provoqué une émotion très forte dans l’ensemble du pays. Il est devenu incontestable que loin d’être un dictateur, le révolutionnaire bolivarien était adulé par une grande partie du peuple vénézuélien, si bien que ses héritiers politiques ont choisi de le placer avec Simon Bolivar au panthéon des grands hommes de la nation.

Le 14 avril, aura lieu l’élection présidentielle préparée en fait depuis des mois.

Entre Maduro et Cabello : le choix de Chavez

Depuis le  8 décembre, le vice président Nicolas Maduro, 50 ans, issu d'un milieu populaire, ancien chauffeur de bus, assume la tâche de diriger le pays. Proche de Chavez, formé à Cuba, il a été désigné par ce dernier comme son successeur au détriment d'un autre candidat potentiel Diosdado Cabello. Ce dernier vient d'être réélu, Président de l'Assemblée nationale avec une bonne majorité. Ce numéro 3 du régime est un ex-militaire âgé de 49 ans, associé à Hugo Chavez lors du coup d'Etat de 1992. Au moment de quitter le territoire pour une nouvelle opération, Chavez a fait le choix de désigner parmi les deux successeurs potentiels un militant issu du monde syndical, plutôt qu'un militaire, un homme qui s'inscrit dans un bouleversement des rapports internes à l'Amérique Latine, plus que l'homme du PSUV.

Nicolas Maduro contre Henrique Capriles Radonski

Face au candidat chaviste se présente Capriles Radonski qui a fait 44 % des voix en octobre. Cependant la coalition d’opposition, la MUD a eu un très sévère revers lors des régionales le 16 décembre dernier. De toute évidence Maduro sera élu le 14 avril prochain avec un pouvoir législatif, judicaire, régional et l’armée dans les mains des chavistes. Il aura la possibilité d’approfondir les choix de Chavez et peut être d’aller plus loin dans certains domaines.

Poursuivre l’intégration des pays d’Amérique Latine :

Maduro qui a été le ministre des affaires étrangères de 2006 à 2012, va poursuivre le travail mené par Hugo Chavez dans les Caraïbes et en Amérique Latine pour conforter une zone économique et politique, avec l’Alba (alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique) créée en 2005 et le Celac (Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes) crée à Caracas en 2011. Ce changement impressionnant en Amérique Latine a été possible grâce à l’accès démocratique au pouvoir de nouveaux dirigeants révolutionnaires. Le premier en 1998 fut Chavez, suivi par Lula au Brésil et Kirchner en Argentine en 2003, Morales en Bolivie en 2006, et Correa en Equateur en 2007. Chavez a mené avec conviction et obstination un combat pour modifier les rapports de force internes au continent américain et donner une dimension internationale au Venezuela.

Enclencher un véritable développement

Cependant il lui faudra résoudre les problèmes internes qui touchent toute la population : violences, corruption, inflation galopante, infrastructures défaillantes, importations croissantes de produits alimentaires. La politique de distribution de la manne pétrolière a permis de réduire très fortement la pauvreté, la maladie,

l’ analphabétisme et amélioré la santé. Pour autant, elle n’a pas enclenché un véritable développement. Le Vénézuela n’a pas réellement tenté un développement endogène, indépendant et pluriel s’appuyant sur ses formidables richesses (agricoles, minières, touristiques) comme le font le Brésil ou l’Equateur. Le challenge de Maduro sera de faire aussi bien sur le plan social pour le peuple et mieux sur le plan économique, seule condition pour que le Venezuela garde cette place centrale sur le continent latino américain.

Gisèle Jean

Article paru dans la Vienne démocratique de mars 2013

Blog : gisele.jean

Vous pourrez suivre en direct l’élection à Caracas et dans le pays (du 8 au 26 avril) sur mon blog.

 

 

 

 

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 09:30

 

 

 

L'investiture prévue le 10 janvier prochain n'aura pas lieu étant donné l'état de santé du Président Chavez toujours en traitement à Cuba. Au delà de la polémique sur la lecture du texte constitutionnel, la donne politique  reste inchangée.

 

Un duo plus qu'un duel

Depuis le  8 décembre, comme le prévoit la constitution, le vice président Nicolas Maduro, 50 ans, issu d'un milieu populaire assume la tâche de diriger le pays. Proche de Chavez, formé à Cuba, il a été désigné par ce dernier comme son successeur au détriment d'un autre candidat potentiel Diosdado Cabello. Ce dernier vient d'être réélu le 5 janvier, Président de l'Assemblée nationale avec une bonne majorité. Ce numéro 3 du régime est un exmilitaire âgé de 49 ans, associé à Hugo Chavez lors du coup d'Etat de 1992. Il devrait selon la constitution remplacer le commandant Chavez au cas où ce dernier serait empêcher d'être investi, et également organiser  de nouvelles  élections.

 

Deux hommes complémentaires autour d'un même programme

La constitution prévoit que le nouveau président doit être investi le 10 janvier. Mais la lecture du texte semble sujette à interprétation. L’article de la constitution prévoit de nouvelles élections à organiser dans les trente jours suivants après constat par l’assemblée Nationale, en cas de décès, de renoncement, de destitution, d’incapacité physique ou mentale certifiée par une assemblée de médecins désignés par le Tribunal Suprême de Justice et avec l’approbation de l’Assemblée Nationale. C’est donc le Président de l’Assemblée nationale, Disodado Cabello, qui peut ou non déclarer le Président défaillant.

 Barrio Caracas- VENEZUELA 2012 230

Pour Cabello, président de l’Assemblée nationale, il faut attendre que le Président soit remis pour qu'il puisse prêter serment. Une partie de l'opposition a accepté un report d'investiture. L’Eglise conteste l’interprétation du texte. Pour elle, si le Président n’est pas investi le 10, alors il est absent et des élections devraient avoir lieu.

Cependant, l'émotion est forte dans le pays et vouloir appliquer à la lettre la constitution risquerait d'être contre productive pour  l'opposition  qui vient de subir le 16 décembre dernier une terrible déroute électorale aux régionales (20 Etats aux Chavistes contre 3 à l'opposition).

Dans le camp chaviste, Maduro et Cabello affichent depuis plusieurs mois une  cohésion autour du projet porté par Chavez d'approfondissement de la révolution bolivarienne.

Mais au moment de quitter le territoire pour une nouvelle opération, Chavez a fait le choix de désigner parmi les deux successeurs potentiels un militant issu du monde syndical, plutôt qu'un militaire, un homme qui s'inscrit dans un bouleversement des rapports internes à l'Amérique Latine, plus que l'homme du PSUV.

 

 Sans anticiper sur les événements à venir, il est devenu évident qu'en cas de nouvelles élections ce sera Maduro qui reprendra le programme sur lequel a été élu Chavez, que de nouvelles élections auront lieu démocratiquement. Cependant plus les élections seront reportées, plus il sera jugé sur le bilan de son action présente notamment dans le domaine de la sécurité, point noir du régime.

 

Gisèle Jean

le 8 janvier 2013

 

 

 

 

 

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